Souvenez-vous, essayez de remonter dans le temps, le plus loin possible, vos premiers souvenirs, ceux où vous étiez presque nourrisson. Peu de souvenirs vous reviennent ? Et pour cause, c'était une époque où vous étiez encore presque vierge de désirs, une époque où tout ce qui comptait pour vous c'était de savoir votre mère proche de vous. Ce désir était vital, et c'est pourquoi il fut le premier à apparaître mais pour le reste, vous n'aviez pas encore de désir. Et vous n'étiez pas paniqué, au contraire, vous étiez confiant. Parce qu'une force tranquille, celle de la vie était présente en vous. Cette présence vous rassurait, vous ne la polluiez pas encore avec les tracas de ce qui est devenu votre vie quotidienne. Et cette présence de la vie est un trait d'union entre tous les hommes, mais aussi tous les êtres. C'est ce qui nous donne foi à aller de l'avant. Nous l'avons encore, il s'agit juste de chasser les pensées qui envahissent notre quotidien. Faites-en l'expérience, chassez ces pensées. Vous y êtes ? Que reste-t-il ? RIEN, seulement cette conscience d'être là, vivant, et cette connexion au vivant. Pour prendre une image, cette connexion était celle d'Adam et Eve avec Dieu au jardin d'Eden. Et le serpent représente le désir et le fruit défendu le savoir. Alors pourquoi ne pas rendre à Dieu ce fruit défendu et retrouver
le paradis ? C'est ce que propose Lao Tseu en abandonnant les désirs. Bien sûr Lao Tseu n'a pas besoin de Dieu pour aborder le mystère de la vie, il le fait très bien avec le Tao, mais c'est une image. Cette connexion avec le mystère de la vie, nous l'avons tous, et c'est celle-là qu'il nous faut cultiver si nous voulons être heureux. Et au plus profond de nous nous savons que cette connexion ne nous demande rien. Aussi, Lao Tseu nous propose d'imiter le Tao, il nous propose de ne rien demander, de ne rien désirer. Cette attitude passive n'est pas la plus simple, elle demande un certain effort, tant l'ego et ses désirs sont puissants.
L'homme fatigué, blessé, malade, face à la mort, est contraint de lâcher prise, de tout laisser d'abandonner. Il retrouve alors ce contact ténu avec le mystère de la vie, et il retrouve souvent de nouvelles ressources, insoupçonnées, qui lui donnent droit à un nouveau départ. J'ai connu une telle
maladie, et bien que je ne connaissais pas encore ni Lao Tseu, ni le Tao, je suis passé par une étape de lâcher-prise total, je m'abandonnais à la mort. J'étais à bout d'une insomnie de plusieurs mois, et j'étais obligé de lâcher toute pensée qui me demandait à chaque fois un effort surhumain. Et ce lavage forcé des pensées me mettait dans d'excellentes et vertueuses prédispositions. C'est en cela que repose l'un des mystères du Tao. Fondamentalement, nous sommes bons, seuls les tracas de l'ego peuvent nous conduire à mal agir.
Me savoir éternellement auprès de la Mère;
RépondreSupprimerFaire Un, avec notre Mère.
Quelle Paix
Quelle sérénité
Merci Olivier, pour ce délicieux partage.
:) :) :)
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