L'homme qui suit le Tao se confond avec l'Un de l'Univers. Ainsi il devient universel comme le Tao. Il se confond avec la Nature, il disparaît en tant qu'ego. Seul reste son naturel, ce qui est inné en lui. Il est libre comme l'oiseau dans les airs, car le Tao ne lui impose rien, c'est juste une invitation au bonheur, à la paix, à la sérénité.
Pour se départir de son ego, l'homme idéal doit être humble. Son humilité est de tous les instants, il prétend ne pas connaître le Tao, et du reste, qui le connaît ? Il vit en lui, et pas en dehors de lui. Il ne prétend pas connaître des myriades de choses lorsqu'il est en société, et il écoute patiemment l'autre pour l'aider à vivre ses moments de gloire. Il compatit.
L'homme idéal est comme le Tao : il n'attend rien, il ne veut rien, il ne désire rien. Et rien veut bien dire rien. Lorsqu'il travail au champ et qu'il plante une graine, il accueille la mauvaise herbe comme le plant de tomates , tout lui est égal, mais c'est avec gratitude qu'il recueille les fruits lorsque ceux-ci arrivent. Toutes les petites contrariétés de la vie sont effacées par son non-désir. S'il laisse tomber un objet par mégarde, il ne peste pas, car il sait que c'est ainsi que les choses sont, et en se baissant pour ramasser l'objet, il fait corps avec le Tao.
L'homme idéal ne se met pas en avant, il n'agit pas pour lui, il observe la façon dont procède le Tao. Et quand il comprend ce procédé, il va avec humilité dans ce sens. C'est ce que l'on appelle le non-
agir qui ne fait qu'aider le Tao, mais qui du coup en retire toute la puissance, toute la force. Et le procédé du Tao n'est pas bien compliqué à saisir. Car ne désirant rien, il s'agit d'un processus de retour. De retour à quoi ? De retour à la position d'équilibre. Par exemple dans le cas de l'objet tombé par mégarde, celui-ci est plus en équilibre par terre que sur la table. Un "retour" par terre est plus probable que l'étagère qui était sa destination "voulue". Cela ne veut pas dire qu'il faille tout laisser par terre, car l'équilibre peut parfois être sur l'étagère, c'est dans ce cas l'harmonie et la beauté du rangement.
Bref, l'homme idéal accepte les choses telles qu'elles sont, il lâche prise de toute volonté aussi légitime fusse-t-elle. Et les choses, pourvu qu'on les laisse tranquilles, s'organisent d'elle même. Parfois, le désordre sera trop grand et le Saint Homme remettra de l'ordre donnant ainsi un coup de pouce au Tao, mais dans l'ensemble la nature fait fort bien les choses, et si l'on attend un peu l'harmonie reprend ses droits. De toute façon l'homme idéal faisant corps avec le Tao agit pour que
L’œuf est souvent pris comme symbole du Tao. |
Mais attention l'équilibre est celui de la nature, celui du Tao, et dans nos sociétés occidentales, nous marchons franchement sur la tête ! C'est pourquoi, lorsque le Tao prend le visage de l'homme idéal, ce dernier paraît souvent rustre parfois mal poli. C'est que lui voit les travers de l'homme ordinaire et qu'il ne peut que le laisser aller droit dans le mur de son ego. Il essaye de montrer l'exemple voilà tout.
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