Discuter pendant des heures du Tao, faire de la philosophie sur le non-désir et le non-agir, palabrer sur le rôle de l'ego, tout cela est fort intéressant mais ne nous fera pas avancer d'un pouce sur le plan spirituel. Car après avoir reconnu la philosophie, il s'agit de la mettre en pratique pour en récolter les fruits sur le plan spirituel.
Ainsi, le non-désir doit être mis en pratique en commençant par les gros désirs comme le désir charnel, en poursuivant par les désirs du quotidien comme l'envie d'une grosse part de gâteau, et enfin tout simplement en émettant aucun souhait sur ce que le monde devrait être et en acceptant tout simplement tout ce qui nous arrive, le bon, comme le mauvais. Un exemple très simple, en rangeant la vaisselle, je fais tomber un couteau, si je fonctionne avec le désir, mon but était de ranger le couteau dans le tiroir, mon objectif n'est pas atteint et je m'énerve car il va falloir que je me baisse pour ramasser le couteau. Si au contraire je suis empli de non-désir, j'accepte que le couteau tombe et je profite de ramasser ce couteau pour faire un peu d'exercice physique. Ne pas désirer me permet de voir le bon côté des choses et je reste "zen" quoiqu'il advienne. Mettre en pratique ce non-désir fait naître en moi une joie et une paix inaltérable.
Mettre en pratique le non agir est pour moi plus délicat. Il ne s'agit pas de ne rien faire et de tirer au flanc. Il s'agit d'observer le monde tel qu'il évolue (le Tao) et si nécessaire de l'aider à revenir à l'équilibre. Pour cela, il s'agit d'être vide de désir et de ne pas se laisser influencer par des meneurs. Il s'agit donc de faire fi des ego de toutes sortes et de voir où est l'intérêt de la nature. Et de ne rien faire contre. Mieux, lorsqu'une corvée se présente comme laver le sol ou faire la vaisselle, il vaut mieux agir, car ceci évitera à autrui de devoir le faire. En effet nul ne sait comment autrui réagirait face à cette corvée et il se peut que ce dernier la fasse en traînant la patte, ce qui serait dommageable pour le Tao dans sa globalité. On le voit, le non-agir, ce n'est pas se tourner les pouces. Il s'agit de lâcher prise de ses désirs et d'être à l'écoute du Tao.
Mettre en pratique le Tao, c'est aussi disparaître. Je veux dire par là ne plus avoir d'ego, se placer à la dernière place. Car cette place est la meilleure pour observer le Tao, et ainsi savoir quel
comportement adopter en fonction d'une situation. Ce n'est pas pour rien que Jésus déclare les premiers seront les derniers, et Lao Tseu tient le même langage. Il dit aussi qu'il faut être généreux, ne pas hésiter à donner ce que l'on reçoit du Tao. Et que ce faisant, on reçoit encore du Tao, ce qui nous permet encore de donner. C'est une sorte de cercle vertueux qui s'établit. Cercle que ne verra jamais l'homme égoïste.
La pratique du Tao doit nous amener à découvrir l'unité du Tao, dont nous ne sommes pas séparés. Nous ne sommes qu'une expérience de vie parmi la multitude des vies sur notre planète. Et cette vie sur Terre (et probablement sur d'autres planètes) est UNE et n'a pas fini d'évoluer. Elle représente l'immortalité du Tao.
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