A la naissance, et même avant dans le ventre de notre mère, la nature nous offre un cadeau : une conscience. Celle-ci nous accompagne tout au long de notre vie, sans faiblir ni s'améliorer : constante. C'est elle qui nous permet d’appréhender le monde en toute simplicité, en toute évidence. Malheureusement nous disposons également d'un mental, et celui-ci se dit :"eh, j'ai conscience d'exister, et les autres sont distincts de moi", et de la sorte le mental fait naître l'ego, ou comment valoriser sa propre personne au détriment des autres. Pourtant notre conscience n'est guerre différente de celle des autres. Il faut dire qu'a l'origine de cette conscience on trouve le mystère de simplicité qu'est le Tao. Et je fais le pari que la conscience que nous avons de la vie n'est pas éloignée de celle du chat ni même éloignée de celle de la mouche. Nous avons conscience d'exister voilà tout.
Et ce Tao est le même depuis notre conception, jusqu'à notre mort en passant par toutes les phases de la vie. Lui est immortel, inaltérable. C'est pourquoi Lao Tseu qualifie d'immortel celui qui calque sa vie sur le Tao. L'enveloppe charnelle évolue, se dégrade, mais le fond du Tao reste intact.
Avez-vous eu un jour une conscience plus approfondie pour avoir su que d'autres planètes comme Mercure, Venus, Mars, Saturne, Jupiter, Pluton tournaient autour du Soleil ? En fait c'est un savoir, et la quête du savoir ne s'accompagne pas d'une quelconque croissance de la conscience. On vit toujours dans le même monde : celui dont nous avons conscience, et cela n'a rien à voir avec le savoir.
Aussi, alors que l'on vieillit, que la peau se dégrade, que les organes commencent à défaillir, on peut par le biais de la conscience infaillible compter sur un allié inaltérable; le Tao.
C'est pourquoi vieillir peut se faire en toute sérénité, peu importe les affres du temps, la décrépitude de notre corps, notre conscience nous place toujours dans l'exact ici et maintenant, et si nous profitons pleinement de ce trésor, la vie sera une bénédiction quelques soient les souffrances. Et les souffrances mêmes peuvent être une bénédiction pour ce qu'elles nous apportent de les avoir vaincu.
Ainsi, notre conscience nous accompagne de la naissance jusqu'à la mort. Et elle est capable d'englober tout l'existant, elle absorbe tout, c'est un véritable buvard. Qu'en était-il avant notre naissance ? Qu'en sera-t-il après notre mort. C'est là un mystère qui vient grossir celui du Tao : mystère des mystères.
Quand à moi, j'aime à penser que l'idée de Lao Tseu qui fait de l'homme simple un immortel soit une route, une voie spirituelle sans cesse renouvelée capable de vaincre la mort, ou plutôt de l'accepter comme un passage de la conscience et non comme un simple néant. Comme l'enfant s’apprête à devenir adulte. Vieillir est une route qu'il faut savoir emprunter. Celle de la vie sans cesse renouvelée.
Et cette route est accessible à tous, pourvu que nous ayons l'humilité de savoir rester petit face aux miroirs aux alouettes que sont l'orgueil, le savoir, les richesses.
Pour bien vieillir, pratiquons l'art d'être conscient !
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