Dans les jeunes années de ma vie, j'ai été artiste, j'ai commencé par la peinture avec un réel succès, puis je me suis mis à la musique sur synthétiseur avec un succès plus mitigé. Qu'est-ce qui me poussait alors ?
On dit que les artistes sont des écorchés vifs, qu'ils ont une blessure qu'ils tentent de guérir... Je me souviens qu'à l'époque (à 25 ans) je me remettait à peine de mes premiers épisodes maniaque, car je suis bipolaire depuis cette période. Il est vrai que le traumatisme que me laissent les hospitalisations de l'époque est sévère, j'en garde encore non un souvenir amère, mais une cicatrice bien réelle. On projette alors ce traumatisme sur les œuvres que l'on couche sur le papier. L'union du masculin et du féminin était à l'époque un thème majeur, c'était, pour le jeune homme que j'était, une préoccupation bien naturelle. J'étais aussi préoccupé par les récits bibliques. Je venais de lire la Bible, ce qui peut aussi perturber l'équilibre psychique.
Aujourd'hui, j'ai laissé les arts majeurs... Pour me consacrer au Tao. Pourtant vivre le Tao est une expérience qui relève de l'Art avec un grand A. Il faut lâcher prise, s'abandonner à la vie, être toujours satisfait de ce que l'on a, ne rien thésauriser, donner ce que l'on a su recevoir. Ne rien désirer et se garder d'agir, accepter qu'on ne sait rien, et recueillir l'enseignement du Tao comme un trésor.
Quelques spiritualités ancestrales comme le Tao, le Bouddhisme, ou le Bouddhisme Zen sont un véritable art de vire, avec des techniques d'arts martiaux ou des techniques de méditation. Ces techniques enseignent l'art et la manière de se comporter dans la vie, au cours du Tao. Parmi elles, laisser l'esprit être avant la pensée, fait vivre l'intuition en notre fort intérieur.
Il faut vivre comme si on n'avait rien inventé, comme si on ne savait rien, comme un petit enfant, et se laisser guider par l'esprit intuitif, celui-là même qui est l'émanation du Tao, celui qui est à la croisée des chemins, qui fait une synthèse de l'instant présent.
On parle d'art de vivre, et je ne connait aujourd'hui rien de plus proche de cet art que le Tao. Comme de l'art, il émane du Tao le mystère de l'harmonie naturelle. Car le Tao n'est pas provocateur comme certains artistes de mauvais goût. Mais le Tao amaigrit le gros, raccourcit le long, affaiblit le fort, renforce le frêle, renseigne l'égaré, égare le pressé, permet à l'homme de s'adapter à son environnement.
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