Combien sommes-nous à tenter de suivre la voie tracée par Lao Tseu ? Combien sommes-nous en occident ? Sans doute un pourcentage inférieur à 1 pour mille ! Combien sommes-nous en orient ? A peine plus ! Moi-même, je me surprends quotidiennement à quitter la voie et à revenir à des fondements plus égotiques. C'est que suivre l'humilité que demande le Tao nécessite de se détacher de tout, et dans notre monde rempli par les objets et la technologie, c'est loin d'être évident. Pourtant, la voie tracée par le vieux sage est la plus évidente, car c'est celle de la nature, c'est celle toute tracée du lâcher prise, et le naturel revient au galop dit-on !
Alors comment, nous qui sommes convaincus des bienfaits du Tao, partager notre savoir (peut-être devrais-je dire Non-Savoir) avec autrui. En exposant les vertus de la voie ? Mais la voie a une vertu unique changeant avec le contexte, aussi tenter de la saisir "au vol" est peine perdue car cela ne sera
plus applicable l'instant suivant, et encore moins à votre interlocuteur...
D'ailleurs, je vous met au défi de parler du Tao avec un inconnu dans la rue, il vous traitera de fou, et au mieux s'écartera de votre chemin.
Non, ce qui est possible, praticable, c'est de montrer l'exemple, s'émerveiller des trésors dont regorge la vie. Louer le Tao de nous avoir permis de vivre une vie si riche en expériences de toutes sortes. Se réjouir, se réjouir et se réjouir encore de faire partie de cette unité fondamentale qu'est le Tao, qui lui est immortel.
Certains vous envierons sans doute d'être toujours de bonne humeur. Cet exemple peut porter ses fruits. Malheureusement l'inverse est parfois vrai. Vivre parmi des gens égotiques est susceptible de miner le moral au plus placide des taoïstes.
Alors que faire ? Vivre en communauté Taoïste n'est pas une solution, car elle nous coupe de notre vie naturelle qui est celle du "vrai" Tao. Non, il faut reconnaître la rareté du Tao, son excellence, même si il se met à porté de tous. Et se réjouir quand une idée simple fait son chemin.
Un jour, c'était veille de Noël, ma tante demanda a l'assemblée : "qu'est-ce qui vous semble le mieux dans la vie ? " Et comme personne ne lui répondit, elle dit : "Ce qui est le mieux, c'est de désirer un rêve de tout mettre en oeuvre pour qu'il s'accomplisse et d'en profiter." L'apprenti Taoïste que je suis ne fit qu'un tour et déclara : " Non, il vaut mieux ne rien désirer, laisser les choses s'accomplir et s'en émerveiller". Ce soir là ma petite remarque fit son effet, et des rires soutenus jaillirent dans la salle. Malheureusement, il est probable que l'effet ne fut que de courte durée.
Contre l'homme égotique, la bataille avec le taoïste est perdue d'avance, car l'égotique ne veut en aucun cas descendre de son piédestal et laisser la part belle au Tao ! C'est que pour l'égotique, le
savoir est tellement dur à acquérir, que le laisser filer en direction du Tao est une infamie. Du coup l'égotique se renferme dans ses convictions et coupe court à toute discussion.
Aussi, partager la voie ne peut se faire qu'avec des gens qui on déjà l'envie de suivre une voie. En effet, les voies de sagesses se recoupent et convergent vers l'humilité. Et chacun trouve son bonheur dans les sagesses décrites dans les diverses traditions.
On ne peut qu'admirer les écoles, comme celle que Bouddha a su mettre en oeuvre... Chez nous, occidentaux, cette démarche semble peine perdue.
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