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vendredi 3 novembre 2017

Interdépendance


L'homme ordinaire est seul au monde. Même ses proches ou ses amis sont vécus comme étant séparés de sa personne. Il y a lui et le monde extérieur. Plus il y pense, plus il y réfléchit plus cette peau qui le recouvre constitue une frontière nette entre le monde et lui. Pour mieux vivre cet isolement, il se constitue un ego fort, une personnalité avec ses désirs et ses envies, mais aussi ses peurs, ses aversions, puis ses attachements. Et son ressenti le conforte dans cette idée d'être seul au monde. 
L'homme qui suit le Tao quand à lui est sans désir et sans agir. Il lâche prise de toute envie, il se
départit de son ego. Il fait alors face à la vacuité qui siège au plus profond de lui. Il découvre l'existence du Tao et son incroyable richesse. Il conçoit, mieux il vit, ce lien qui l'unit au monde. Il n'est pas séparé de l'Univers, il en est un terminal vivant. Cette interdépendance qui l'unit avec le monde est un trésor inestimable. Il sait que les petits différents qu'il peut encore avoir avec autrui sont liés a leur ego, aussi, il les accepte par compassion. 
L'interdépendance, ce lien qui unit tous les êtres vivants, mais aussi l'Univers des objets, est directement l'émanation du Tao. C'est pourquoi y être connecté et le vivre est une chance inestimable. Pourtant, l'homme ordinaire qui s'accroche à son ego possède cette connexion, mais il ne peut pas la vivre car son ego prend le dessus. Laisser place au Tao dans sa vie est la meilleure attitude
que l'on puisse avoir, car elle permet de rétablir l'ordre cosmique dans son corps et dans son entourage. Ce calme paisible qui s'installe alors en nous permet d'affronter toutes les épreuves. On est en accord avec l'ordre cosmique. On n'est pas blindé, bien au contraire, notre sensibilité est accrue. On vibre alors aisément avec les événements de la vie, on pleure souvent, mais de joie.
C'est pourquoi vivre le Tao est la meilleure des thérapies. Car lorsque l'on vit à l'unisson de l'Univers, on harmonise son esprit, on harmonise son corps, et l'on n'a que peu besoin du mental qui pollue la conscience de l'homme ordinaire. 
Le lieu dans lequel, le Tao peut se ressentir de façon privilégiée est la conscience. C'est elle qui, si
elle n'est pas polluée par la petite litanie du mental, est le siège de la vacuité essence même du Tao. La conscience débarrassée du mental est un lien direct avec l'Univers. C'est pourquoi l'homme du Tao s'évertue à conserver la vacuité de la conscience. Car dans cette vacuité peuvent s'exprimer les besoins de l'Univers. Et l'homme du Tao y subvient de bonne grâce. Cela ne dépend pas de lui mais est bon pour tout le monde. Il agit certes, mais de manière altruiste, c'est cela le Non-Agir. Ces actions qui émanent du vide de la conscience et qui sont directement liées a l'Univers sont le fruit de cette interdépendance qui nous relie au monde, c'est pourquoi ce vide est si vivant, si précieux. 

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