Lorsque l'on s'intéresse à l'être humain en général, force est de constater que peu suivent le Tao. Une majorité de nos congénères sont guidés (parfois même ballottés) par leur ego. Lorsque l'on sait les ravages que peut faire l'ego sur le psychisme et par voie de conséquence sur le physique, on mesure le désarroi dans lequel se trouvent nombre de gens. Ce qui est dommage, c'est qu'ils n'aient pas conscience de l'existence d'une voie de guérison. Faut-il pour autant s'en allarmer ?
Celui qui suit le Tao et qui se laisse guider par son instinct déprime-t-il ? Pas le moins du monde. Car suivre le Tao est joyeux. On découvre que l'esprit qui nous meut, celui qui vient d'instinct et qui naît du vide, n'est autre que celui du Tout, de l'Univers. Nous faisons partie intégrante de
l'Univers. Et cet esprit est bienveillant, il veut le meilleur pour nous, et il nous accompagne dans notre vie de tous les jours. Il est émerveillé de ce que nous pouvons faire pour lui, et il nous met en garde lorsque nous nous mettons en danger. Le Tao a horreur du danger. Car une situation, lorsqu'elle est dangereuse, met en oeuvre des déséquilibres énergétiques qui sont contraires à la loi de retour à l'équilibre qui est normalement la loi du Tao. Donc le Tao fuit le danger, et il en va de même de celui qui suit le Tao. Celui qui suit le Tao se contente de choses simples, il en savoure la beauté, le monde tel qu'il est le ravit, il est optimiste.
Bien sûr, cela lui arrive (et même très souvent) de croiser son prochain perdu dans un mental extravaguant. Il l'écoute alors avec bienveillance et compassion, il lui apporte son éclairage, et qui sait ? Peut-être que la graine ainsi plantée finira par germer chez l'autre. Et comme il a conscience que le Tao est déjà chez l'autre, l'homme du Tao est optimiste dans la faculté de retournement de son prochain. Car c'est bien d'un retournement dont il s'agit. Il convient d'abandonner l'ego, pour devenir altruiste. Cette conversion reste malgré tout rare, et le Taoïste s'ennuie parfois à écouter les divagations de l'ego de son prochain, mais l'enjeu est si important, qu'il attend de l'autre l'étincelle par
laquelle il pourra déclencher le feu purificateur.
Et le Taoïste, même s'il est sans désir, ne baissera pas la garde, il essayera de sauver son prochain à tout instant. C'est tellement joyeux d'être un représentant de l'Univers, que chaque occasion de montrer la voie à son prochain est bonne à saisir.
Le trésor que nous avons chacun de nous sous nos habits rustres, mérite d'être reconnu, et ce n'est ni dans les biens matériels, ni dans les attachements que nous trouverons cette richesse, mais bien au plus profond de nous, dans cette vacuité dont tout émerge.
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