Language

dimanche 6 mai 2012

Descartes et le Non Désir









« Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me
       vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde;
       et généralement de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit
       entièrement en notre pouvoir que nos pensées, en sorte qu'après que
       nous avons fait notre mieux touchant les choses qui nous sont
       extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est au regard de nous
       absolument impossible. Et ceci seul me semblait être suffisant pour
       m'empêcher de rien désirer à l'avenir que je n'acquisse, et ainsi
       pour me rendre content: car notre volonté ne se portant naturellement
       à désirer que les choses que notre entendement lui représente en
       quelque façon comme possibles, il est certain que si nous considérons
       tous les biens qui sont hors de nous comme également éloignés de
       notre pouvoir, nous n'aurons pas plus de regret de manquer de ceux
       qui semblent être dus à notre naissance, lorsque nous en serons
       privés sans notre faute, que nous avons de ne posséder pas les
       royaumes de la Chine ou de Mexique; et que faisant, comme on dit, de
       nécessité vertu, nous ne désirerons pas davantage d'être sains étant
       malades, ou d'être libres étant en prison, que nous faisons
       maintenant d'avoir des corps d'une matière aussi peu corruptible que
       les diamants, ou des ailes pour voler comme les oiseaux.


René Descartes :Discours de la méthode



Ainsi Descartes avait observé que pour être content, il fallait ne rien désirer 
d'inaccessible. Mieux, qu'il ne fallait ni vaincre la fortune, ni changer l'ordre 
du Monde. Non Agir et Non Désir étaient donc les mots d'ordre de ce grand penseur.
Une dernière remarque sur le fait que Descartes se croit maître de ses pensées et 
n'est donc sans doute pas parvenu au stade de la méditation où ne reste que 
l'Esprit dont on n'est pas maître.

Bien amicalement, Oliver

6 commentaires:

  1. et pourquoi ne serait-on pas maître de notre esprit dans la méditation ?

    Amicalement

    RépondreSupprimer
  2. Chère ambreneige,
    En méditation, on fait le vide en soi, on laisse défiler les pensées, on laisse venir l'Esprit avant les pensées. Il s'agit de l'Esprit universel, il ne s'agit plus de nos pensées, mais de ce qui fait émerger les pensées, ce qui est à la racine. Cela, nous n'en sommes maître que dans la mesure où c'est nous qui l'accueillons.

    Bien amicalement, Oliver

    RépondreSupprimer
  3. Cher âmi Oliver,

    Ici, chaque pensée qui s'affiche dans mon esprit est pour moi une pensée du Silence.
    Là, celles qui aimeraient s'introduire dans mon esprit seraient simplement bloquées par celles du Silence.
    Enfin, la méditation n'est pas un acte nécessaire quand vous êtes déjà habillé des pensées du Silence.

    Avec toute ma sympathie, Jack the poétiste

    RépondreSupprimer
  4. Tout à fait d'accord Jack, il est possible d'être dans un état méditatif permanent. La méditation dans la position du lotus est pour les débutants (et aussi pour les confirmés: quand on aime...)
    Reçoit également mon entière sympathie, Oliver

    RépondreSupprimer
  5. Descartes avait découvert des choses selon son évolution dans le moment, et puis les philosophes ont leurs théories...De tout pour faire un monde ! bonne soirée

    RépondreSupprimer
  6. C'est vrai que les philosophes ont des théories sur tout. Du coups, discuter avec eux manque de suivi... Belle soirée à toi aussi witney !

    RépondreSupprimer

Rechercher dans ce blog