Dans la vie, certaines choses nous plaisent, d'autres nous déplaisent. On essaye de repousser celles qui nous déplaisent, tandis qu'on s'attache à celles qui nous plaisent. On ne s'en rend pas toujours compte, mais on agit avec ce qui nous plait comme un collectionneur. On accumule ces choses qui petit à petit contribue à notre confort. Ce peut-être une accumulation de biens matériels, comme une accumulation de savoir, ou une accumulation de façon d'être, du sport... Certaines personnes s'attachent à leurs acquis, tant et si bien qu'elles sont incapables de s'en défaire. Or l'attachement fait souffrir, les biens matériels (maisons, autos) doivent être entretenus, tout comme le savoir, et plus on a de ces choses, plus on accumule les soucis. Cela peut facilement conduire à une perte de sommeil et à des troubles diverses.
A l'inverse, l'homme du Tao, ne thésaurise rien, il ne s'attache à rien d'autre qu'à l'instant présent. Il évite ainsi nombres de soucis. Les biens dont il se sert (maison, auto) ne sont pas ostentatoires, car il pratique la voie du "juste milieu". Le Saint Homme, ne s'accroche à rien, pas même à ses idées. Si au cours d'une discussion, il trouve une chose intéressante à dire, et qu'un interlocuteur monopolise la parole, il écoute sagement son discours jusqu'à son terme quitte à perdre le fil de sa propre idée, car il sait que celle-ci reviendra si l'occasion se présente, et sinon, peu importe, il n'y est pas attaché.
En poussant le non-attachement jusqu'au bout on peut voir que l'on aboutit à un mental très libre, fluide, qui ne s'attache à aucune pensée. On rejoint ainsi l'esprit de la méditation, où l'on apprend à ne s'attacher à aucune pensée. Et de fait, l'art de l'être éveillé est de vivre de façon intuitive sans porter crédit à son mental rationnel, imaginatif et rempli de souvenirs.
Une fois encore, il s'agit de redevenir comme le nouveau-né, sans aucune attache. Le non-attachement est la forme ultime de liberté.
Je me souviens d'un jour où je suis parti en suivant le Tao (comme d'habitude), mais je l'ai vraiment suivi à fond ce jour là. Je me suis levé tôt, et j'ai été attentif à chaque instant, je me suis laissé distraire par les papillons et les lucioles, j'ai bravé des interdits, j'ai pris le temps de méditer, j'ai conduit mon auto en m'écartant parfois du code de la route, Je suis allé à la ville et à la campagne. Pour le repas, je me suis ouvert à des saveurs nouvelles. Bref, j'ai vécu à fond l'instant présent, et j'ai vécu milles choses. Le temps m'est apparu très dense, comme lorsqu'on est enfant. Malheureusement, mon comportement anormalement libre a inquiété mes proches, et ils ont cru à un épisode maniaque (je souffre depuis l'âge de 25 ans de trouble bipolaire). Ce jour là, je crois que j'ai pêché d'un attachement trop grand au Tao...
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