Le Saint Homme devient indifférent au Monde, il ne juge plus, pour lui, il n'y a plus de bien ou de mal, de grand ou de petit, de vaste ou de restreint. Tout est, et c'est ainsi, voila tout.
Il est conscient par ailleurs que le fruit doit pourrir pour donner naissance à l'arbre. C'est pourquoi il ne juge pas hâtivement une situation qui peut paraître violente ou malsaine. Car il peut s'agir d'un mal pour un bien. Et même s'il y a mort d'homme, et qu'il ne peut rien faire, il sait que la situation est en faveur de la victime.
Cela ne veut pas dire que la mort soit souhaitable, non, la vie est ce que nous avons de plus précieux, ici bas. Mais que savons-nous de la Mort ? Rien ou presque, sauf que les sages qui se sont succédé sur cette Terre sont d'accord pour dire qu'il ne s'agit pas du Néant. Ils parlent même de cycles de réincarnations.
Et puis, comme le dit Lao Tseu, "sait-on pourquoi le ciel s'acharne sur une personne ?" Peut être as-t-elle attiré elle même toutes ces foudres sur elle. Le "dénouement" est peut-être exactement ce qui lui revient par nature. Car on ne peut indéfiniment agir dans une direction sans que l'opposé ne finisse par se manifester.
Voilà pourquoi le Saint Homme parvient à un certain détachement. L'indifférence qu'il porte sur le monde n'est pas froide, c'est juste la différence qui existe entre amour et compassion. Le Saint Homme ne se passionne pas pour telle ou telle partie du Monde, il est compatissant envers tout. Il aide volontiers, de manière naturelle et spontanée et peut endosser toute la misère du Monde. Mais son regard est indifférent, ou plutôt indifférencié, il ne prend pas parti pour tel ou tel.
S'il le peut, c'est à dire s'il y a demande, il aidera volontiers son prochain dans son cheminement spirituel, car, comme le dit Osho, chaque fois qu'un être s'éveille à la spiritualité alors c'est toute la nature qui est reconnaissante.
Ça y est...je suis émotive ce matin. Ton texte me mets les larmes aux yeux. Je ne sais pas trop pourquoi, mais la dernière photo me parle particulièrement. Je la trouve très belle.
RépondreSupprimerLe détachement est pour moi une révélation récente. J'ai longtemps cru que la vie s'acharnait sur moi, mais je me rends compte qu'il ne s'agissait que de ma perception. En fait, tout est parfait. Pas nécessairement beau, où laid, mais parfait.
Un moment de grâce s'empare de moi.
Namaste.
Bonsoir caro,
SupprimerTu me vois ravi que ma petite bafouille puisse trouver un écho en toi. Ça me donne aussi des frissons.
Moi aussi je trouve cette image très belle. En plus elle est symboliquement très forte. Le monde moderne avec cette femme affairée qui prend un peu de répit sur ce banc. De l'autre côté un clochard, lui aussi avec ses sacs. Tout les oppose mais cet instant les réunis.
Quand à la perfection du Monde, je dirais qu'il ne peut être autrement que ce qu'il est.
Mais comme nous avons le libre arbitre, nous pouvons choisir entre être un être pur et naturel et équilibré respectueux du Tao, ou être une marionnette tirée par les ficelles du Tao. Dans la deuxième solution, gare aux retours de manivelle de toute sorte.
Namaste
Bonsoir cher âmi du Tao,
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Ici, le silence a installé dans mon coeur une parole qui, si je parle en mon nom, répond : tu n'es pas mon égal.
Là, le silence en a installé une autre qui, si je parle en son nom, répond : je te suis reconnaissant.
Avec toute ma silencieuse sympathie, Jack le poétiste
Bonsoir cher âmi Jack
SupprimerJe ne suis pas sûr de bien te suivre...
Avec toute mon amicale sympathie, Oliver le taoïste
Bonsoir cher âmi du Tao,
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Ici, si je ne me détache pas de mon ego, je ne puis ressembler au silence.
Là, au contraire, si je m'en détache, ma parole sera sienne.
Avec toute ma silencieuse sympathie, Jack le poétiste.
Bonjour cher âmi poète,
SupprimerVoilà qui est beaucoup plus clair
Enfin, ta parole sera celle du silence.
Lorsque je dis que c'est le vide en moi qui s'exprime, c'est que la parole qui vient est celle du silence. Notre mode de fonctionnement est donc le même. Et le vide, le silence, est partout et prend conscience en nous. On peut même dire que cette conscience est partout et prend vie en nous. C'est cette source que l'on retrouve par le silence et donc par un certain détachement.
En toute âmitié, Oliver the taoïst